Elle ne sait pas, elle ne sait plus...et nous ?
Vieillir, se l'avouer à soi-même et le dire,
Tout haut, non pas pour voir protester les amis,
Mais pour y conformer ses goûts et s'interdire
Ce que la veille encore on se croyait permis.
Avec sincérité, dès que l'aube se lève,
Se bien persuader qu'on est plus vieux d'un jour.
À chaque cheveu blanc se séparer d'un rêve
Et lui dire tout bas un adieu sans retour.
http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/francois_fabie/francois_fabie.html
Aux appétits grossiers, imposer d'âpres jeûnes,
Et nourrir son esprit d'un solide savoir ;
Devenir bon, devenir doux, aimer les jeunes
Comme on aima les fleurs, comme on aima l'espoir.
Se résigner à vivre un peu sur le rivage,
Tandis qu'ils vogueront sur les flots hasardeux,
Craindre d'être importun, sans devenir sauvage,
Se laisser ignorer tout en restant près d'eux.
Vaquer sans bruit aux soins que tout départ réclame,
Prier et faire un peu de bien autour de soi,
Sans négliger son corps, parer surtout son âme,
Chauffant l'un aux tisons, l'autre à l'antique foi,
Puis un jour s'en aller, sans trop causer d'alarmes,
Discrètement mourir, un peu comme on s'endort,
Pour que les tout petits ne versent pas de larmes
Et qu'ils ne sachent pas ce que c'est que la mort.
Et moi ?
Je fais quoi ?
Je dis quoi ?
Que mon ancienne petite élève de Beaujeu (1972/73)
Houria
Infirmière aujourd'hui
vient s'occuper de maman, "mum"
facile à nommer ainsi "mum"
Elle sort d'ici , triste de voir comment maman réagit
la vieillesse, la maladie, l'alzheimer ...
oui mais !
Cette année encore , j'ai pu te dire :
" Bonne fête petite maman"
à chaque instant de notre vie commune : l'imprévisible omniprésent
difficile à vivre
le Père Louis
a été " bon "
je sais ce qu'il a dit et je vais l'écouter
non, pas tout de suite
mais il le faudra
ce matin un très beau bouquet de pivoines est arrivé
merci naik
elles embaument mon coeur meurtri
mais vivant et encore solide
OUI !
A l'instant même
l'orage fait rage
il pleut
il grêle
la grêle rebondit sur le sol de la terrasse
c'est blanc
le temps est fou lui aussi
....
je pourrais sortir et laisser mon corps sous la pluie et la grêle
non, je reste à l'abri
et.J'écoute en soupirant la pluie qui ruisselle
Frappant doucement sur mes carreaux
Comme des milliers de larmes qui me rappellent.....
que papa n'est plus là !
mais là où il est , il m'aide encore