J'ai eu à corriger le manuscrit d'un prochain ouvrage de mon ami Hubert Piat
"Vin et médecine"
il reprend
un passage de Omar Khayyam
qu'il m'autorise à déposer ici
en avant première
http://fr.wikipedia.org/wiki/Omar_Khayyam
c'est long à lire
mais
tellement "délicieux"
Cet « Astronome qui ne croyait pas au ciel », « ce Gainsbourg persan », « ce soufi magnifique mystique», fut un remarquable mathématicien qui vécut d’environ 1048 à 1123. Il étudia et traita plus particulièrement des équations cubiques.
Sur les 170 quatrains soit 680 vers du Rubayat, 50 participent à la glorification du vin.
Lorsque j’entends disserter sur les joies réservées aux Elus
Je me contente de dire « Je n’ai confiance que dans le vin ».
XLII
Je bois du vin comme la racine du saule boit l’onde claire du torrent
Allah seul est Allah
Allah sait tout, dis-tu ? Quand il m’a créé, il savait que je croirai au vin.
Si je m’abstenais de boire, la science d’Allah serait en défaut.
CXXII
Une telle odeur de vin émanera de ma tombe,
Que les passants seront enivrés.
Une telle sérénité entourera ma tombe,
Que les amants ne pourront s’en éloigner.
Tous les royaumes pour une coupe de vin précieux !
Tous les livres et toute la science des hommes pour une suave odeur de vin !
Tous les hymnes d’amour pour la chanson du vin qui coule !
Toute la gloire de Féridoun pour le chatoiement sur cette urne !
C LXVI
Le vin procure aux sens une ivresse pareille à celle des Elus.
Il nous rend notre jeunesse, il nous rend ce que nous avons perdu et il nous donne ce que nous désirons.
Il nous brûle comme un torrent de feu,
Mais il peut aussi changer notre tristesse en eau rafraîchissante.
Les rhéteurs et les savants silencieux sont morts
Sans avoir pu s’entendre sur l’être et le non-être.
Ignorants, mes frères, continuons à savourer le jus de la grappe,
Et laissons ces grands hommes se régaler de raisins secs
Bois du vin, car tu dormiras longtemps sous la terre.
Du vin ! Ecoutez mes plaisanteries
Du vin, des roses, des chants de luth et ton indifférence à ma tristesse, bien-aimée
Du vin ! Du vin, en torrent ! Qu’il bondisse dans mes veines !
Qu’il bouillonne dans ma tête ! Des coupes…
Ne parle plus ! Tout n est que mensonge.
Des coupes… Vite ! J’ai déjà vieilli…
J’avais sommeil
La sagesse me dit : « Les roses du Bonheur ne parfument jamais le sommeil.
Au lieu de t’abandonner à ce frère de la Mort, bois du vin.
Tu as l’Eternité pour dormir.»
Les savants ne t’apprendront rien,
Mais la caresse des longs cils d’une femme te révélera le bonheur
N’oublies pas que tes jours sont comptés et que tu seras bientôt la proie de la terre,
Achète du vin, emporte-le à l’écart, puis laisse-le te consoler.
Bois du vin, et contemple la lune
En évoquant les civilisations qu’elle a vues s’éteindre
Que sont tous nos amis devenus ? J’entends encore leurs chansons dans la taverne
Sont-ils morts ou sont-ils ivres d’avoir vécu ?
Dans une taverne,
Je demandais à un vieux sage de me renseigner sur ceux qui sont partis.
Il m’a répondu :
« Ils ne reviendront pas, c’est tout ce que je sais. Bois du vin ! »
Boire du vin, prendre du bon temps, voila ma règle
Ne me préoccuper ni de créance, ni de croyance, voilà ma religion
A cette fiancée qu’est le monde, j’ai dit « Que veux-tu comme douaire ? »
Elle m’a répondu : « La tranquillité de ton cœur ».
Toute ma jeunesse refleurit aujourd’hui !
Du vin ! Du vin ! Que ses flammes m’embrasent !
Du vin ! N’importe lequel !... Je ne suis pas difficile.
Le meilleur, croyez bien, je le trouverai amer comme la vie
L’aurore a comblé de roses la coupe du ciel.
Dans l’air de cristal s’égoutte le chant du dernier rossignol
L’odeur du vin est plus légère. Dire qu’en ce moment des insensés rêvent de gloire et d’honneur !
Que ta chevelure est soyeuse, ma bien-aimée
Quand l’ombre de la Mort s’allongera vers moi, quand la gerbe de mes jours sera liée,
Je vous appellerai, et vous m’emporterez, ô amis !
Lorsque je serai devenu poussière, vous façonnerez, avec mes cendres, une urne que vous remplirez de vin.
Peut-être alors, me verrez-vous revivre.
Le vin seul te délivrera de tes soucis.
Le vin, seul, t’empêchera d’hésiter entre les soixante-douze sectes
Ne te détourne pas du magicien
Qui a le pouvoir de te transporter dans la contrée de l’oubli.
Bois du vin car tu dormiras longtemps sous la terre
Sans compagnon, sans ami, sans femme.
Bois du vin ! Tu recevras de la vie éternelle.
Le vin est le seul philtre qui puisse te rendre ta jeunesse.
Divine saison des roses, du vin et des amis sincères !
Jouis de cet instant fugitif qu’est la vie.
Rien ne m’intéresse plus. Lève-toi pour me verser du vin !
Ce soir, ta bouche est la plus belle rose de l’univers…
Du vin ! Qu’il soit vermeil comme tes joues,
Et que mes remords soient aussi légers que tes boucles !
XVI
Moi, je n’affirme qu‘une chose
Le vin détruit nos soucis et nous donne la quiétude parfaite
Du vin ! Mon cœur malade veut ce remède !
Du vin, au parfum musqué ! Du vin, couleur de rose !
Du vin pour éteindre l’incendie de ma tristesse !
Du vin, et ton luth aux cordes de soie, ma bien-aimée.
Bois du vin ! Trêve de discours superflus !
Un peu plus de vin, ma bien-aimée !
Tes joues n’ont pas encore l’éclat de la rose
Un peu moins de tristesse, Khayyâm
Ta bien-aimée va te sourire
CXLIV
Bois du vin doré, il est pour l’esprit le seul repos, baume incomparable pour le cœur blessé.
Le vin seul te délivre de tes soucis,
Ne te détourne pas de ce magicien
Qui a le pouvoir de te transporter
Dans la contrée de l’oubli.
Du vin ! Mon cœur malade veut ce remède !
Du vin, au parfum musqué ! Du vin, couleur de rose !
Du vin pour éteindre l’incendie de ma tristesse !
Du vin, et ton luth aux cordes de soie, ma bien-aimée.
Le ramazan est fini. Corps épuisés, âmes fanées, la joie revient !
Les conteurs savent des histoires nouvelles.
Les porteurs de vin, les marchands de rêve lancent leurs appels. Mais je n’entends pas celui qui me rendra la vie, celui de ma bien-aimée.
LX
La lune du Ramazan vient d’apparaître.
Demain, le soleil baignera une ville silencieuse.
Les vins dormiront dans les urnes
Et les jeunes filles dans l’ombre des bosquets.
XCIV
Si tu es ivre, Khayyâm, sois heureux !
CXXXV
Il n’est pas dans l’Univers rien que je connaisse
Je vois même le fond d’une prouesse
Et bien, puissé-je, ami, perdre tout mon savoir
Si je sais un état au dessus de l’ivresse
Considère avec indulgence les gens qui s’enivrent
III
Notre trésor ? Le vin. Notre palais ? La taverne.
Nos compagnes fidèles ? La soif et l’ivresse
VII
Quand suis-je né ? Quand mourrais-je ?
Aucun homme ne peut évoquer le jour de sa naissance et désigner celui de sa mort
Viens, ma souple bien-aimée
Je veux demander à l’ivresse de me faire oublier que nous ne saurons jamais.
XXI
Puisque tu ignores ce que te réserve demain,
Efforce-toi d’être heureux aujourd’hui.
Prends une urne de vin, va t’asseoir au clair de lune,
Et bois, en te disant que la lune te cherchera peut être vainement demain.
V
Va t’asseoir et bois ! Tu jouiras d’un bonheur que Mahmoud n’a jamais connu.
LXIV
A la puissance de Kai-Kaous, à la gloire de Kai-Kobad,
Aux richesses du Khorasan, je préfère une urne de vin.
XCII
Certains philosophes grecs, dis-tu, pouvaient proposer cent énigmes à leurs auditeurs ?
Mon indifférence là-dessus est totale. Apportes du vin et joue du luth.
XCVIII
Ignorant qui te croit savant, je te regarde suffoquer entre l’infini du passé et l’infini de l’avenir.
Tu voudrais planter une borne entre ces deux infinis et t’y jucher.
Va plutôt t’asseoir sous un arbre,
Près d’un flacon de vin qui te fera oublier ton impuissance.
CXXXIX
Du bonheur nous ne connaissons que le nom.
Notre plus vieil ami est le vin nouveau.
Du regard et de la main, caresse notre seul bien
Qui ne soit pas décevant, l’urne pleine de sang de la vigne.
LVI
Dédié aux flammes de l’aurore le vin de ta coupe pareille à la tulipe printanière !
Dédie au sourire d’un adolescent le vin de ta coupe pareille à sa bouche !
Bois,
Et oublie que le poing de la douleur te renversera bientôt.
LXXVIII
Seigneur, Ô Seigneur, réponds-nous !
Tu nous as donné des yeux, et tu as permis que la beauté de tes créatures nous éblouisse…
Tu nous as donné la faculté d’être heureux, et tu voudrais que nous renoncions à jouir des biens de ce monde ?
Mais cela nous est aussi impossible que de renverser une coupe sans répandre le vin qu’elle contient.
CXII
Comme le ciel répand ses fleurs sur la terre,
Je verse dans ma coupe noire du vin rose
CXXI
Au printemps, je vais quelquefois m’asseoir à la lisière d’un champ fleuri.
Lorsqu’une belle jeune fille m’apporte une coupe de vin,
Je ne pense guère à mon salut.
Si j’avais cette préoccupation, je vaudrais moins qu’un chien.
XXV
Vous dites que le vin est le seul baume ?
Apportez-moi tout le vin de l’univers !
Mon cœur a tant de blessures…
Tout le vin de l’univers, et que mon cœur garde ses blessures !
CXXXVII
Quelle âme légère, celle du vin !
Potiers, pour cette âme légère, faites aux urnes des parois bien lisses !
Ciseleurs de coupes, arrondissez-les avec amour,
Afin que cette âme voluptueuse puisse doucement se caresser à de l’azur !
CXXXXVIII
Le vin a la couleur des roses.
Le vin n’est peut-être pas le sang de la vigne, mais celui des roses.
Cette coupe n’est peut-être pas du cristal, mais de l’azur figé.
La nuit n’est peut-être que la paupière du jour.
CXXVI
Je ne me préoccupe pas de savoir où je pourrais acheter le manteau de la Ruse et du Mensonge
Mais je suis toujours à la recherche de bon vin. Ma chevelure est blanche.
J’ai soixante-dix ans. Je saisis l’occasion d’être heureux aujourd’hui,
Car demain, je n’en aurai peut-être plus la force.
C
Ivre ou altéré, je ne cherche qu’à dormir.
J’ai renoncé à savoir ce qui est bien, ce qui est mal.
Pour moi, le bonheur et la douleur se ressemblent.
Quand un bonheur m’arrive, je ne lui accorde qu’une petite place, car je sais qu’une douleur le suit.
CLV
On me dit : "Ne bois plus, Khayyâm ! "
Je réponds : « Quand j’ai bu, j’entends ce que disent les roses,
Les tulipes et les jasmins.
J’entends même ce que ne peut me dire ma bien-aimée.»
LXXXII
A quoi réfléchis-tu, mon ami ? Tu penses à tes ancêtres ?
Ils sont poussière dans la poussière
Tu penses leurs mérites ? Regarde-moi sourire.
Prends cette urne et buvons en écoutant sans inquiétude le grand silence de l’univers.
LXXXIII
Notre trésor ? Le vin. Notre palais ? La taverne. Nos compagnes fidèles ? La soif et l’ivresse. Nous ignorons l’inquiétude car nous savons que nos âmes, nos cœurs, nos coupes et nos robes maculées n’ont rien à craindre de la poussière, de l’eau et du feu.
Le Koran, ce livre suprême, les hommes le lisent quelques fois, mais qui s’en délecte chaque jour ? Sur le bord de toutes les coupes pleines de vin est ciselée une secrète maxime de sagesse que nous sommes bien obligés de savourer.
VI
http://mlg-ecrivain.e-monsite.com/pages/mes-ecrits/le-concours-texteimage/coupe-de-vin-2009.html
voilà un peu de lecture
pour
1 / oublier le sale temps
ciel gris, humide, pluie, froid
2 / boire un petit coup
sera peut-être "souverain"
et
n'oublions pas dans TOUT ça
un anniversaire
http://fr.wikipedia.org/wiki/Franz_Kafka